17/12/2013

Baal

Dieu est mort
Baal règne et domine.

Marché à la main invisible,
disent-ils.
Chacun pour soi !
Mue-toi en esclave
de ta propre cupidité.

Dieu est mort
Le Veau d’Or mugit de plus belle.

Enchaînés
les hommes lui apportent
- cortège sanglant-
offrandes de mort, de rancune
et de sombre folie.

Poètes de la liberté
à vos couteaux !

Dieu est mort
Baal doit mourir.

23/11/2013

S'allument déjà

Contre l’argent roi
le peuple
vous pressait d’agir.

Rien, sauf cajoler
les loups
leur confier à genoux

votre sort et le nôtre.
Rire
des loups. Par ici

tout fait sombre
naufrage
d’aucuns cherchent

un improbable
radeau
tandis que les feux

d’on ne sait quel
bûcher
s’allument déjà.

03/11/2013

Sur les marches de l'église

Sur les marches de l’église
tu viens vers moi
le pas hésitant
la voix cassée
cherchant un mot
de réconfort
une pièce, un café.

Déchiré
comme tes habits
dans les tréfonds
de l’âme
trahi par tes amis
par toi-même incompris
ta vie pend, impossible

d’en coudre
les lambeaux.
Etre
et ne pas être
telle n’est plus la question
juste le fardeau
de chacun de tes pas.

26/10/2013

On en est là

Des ouvriers roumains sous-payés
prennent la place
d’ouvriers bretons licenciés.

On en vient aux mains.

Certains crient Le Pen
comme on crie
vengeance ou trahison.

On cogne sur son frère.

Les usines ferment
la Bourse s’envole
des ouvriers se font la guerre.

On en est là.

01/10/2013

Stabilità

Noi a zigzagare
perderci
affogare
nè vita
nè stabilità,
solo miseria e digrignar di
denti
scherno, giorni fottuti.

Loro invece, per dio!
Inetti
delinquenti
ma in cabina di comando
abbarbicati
guai
a disturbare
la stabilità del male.

Ancora grido
di rabbia
ma che m’importa ormai?
A una trave
appeso
il nulla atteso
verrà, 
la mia stabilità.

23/09/2013

Mutti

Si le choix était
entre un gaffeur SPD de droite
au gros doigt d’honneur
et la bonne vieille Mutti
rassurante et joufflue
telle la boulangère du coin
comment vous reprocher
d’avoir encore choisi Merkel ?
Plus rusée que Thatcher

Angela cache le fer, préfère
jouer du Mozart, de la Flûte enchantée,
juste disperser aux quatre vents
les mots magiques :
Deutschland  Prospérité !
puis ramasser vos suffrages dévoués.
L’important est que rien ne change,
vie calme, grosses voitures
silencieuses, machines-outils,

femmes au foyer, bas salaires,
exportations, pas d’enfants,
Turcs sans droits,
autoroutes sans limites de vitesse.
Surtout ignorer ce qu’elle inflige
à nous autres Grecs, Portugais, Espagnols,
Italiens, Français ou alors trouver
naturel que nous les PIGS,
soyons traités comme tels

comme des cochons
qu’on saigne, qu’on égorge
pas de travail, pas de toit
à mendier de l’aide, à crier
oh sages fourmis, généreux créanciers,
braves gens, ayez pitié !
Comment vous reprocher
d’avoir encore choisi la bonne vieille Mutti,
la Mère ?

07/09/2013

Francesco va a Damasco

Sul cammino dove Paolo incontro’
la Grande Luce
Francesco va, apre le braccia
al mondo e tace.

Tacendo sfida i frastuoni di guerra
e le menzogne,
nelle braccia accoglie
chi muore gridando di dolore.

Davanti a lui, esitazioni.
Ogni campo osserva, spia,
finge, s’inchina
e per un poco tace.

Quanto dura il silenzio?
Un giorno, un’ora
o meno ancora. Poi di nuovo
guerra e grida.

Diranno: inutile il suo viaggio,
anzi dannoso, laggiù
non ci puo’ esser pace.
Eppure si’.

Il coraggio del giusto
lascia traccia di sè
in ogni uomo,
cosi’ ancora vive tra noi

Colui che fu inchiodato
in quella terra duemila anni fa
le braccia aperte
d’avere sempre amato.

Francesco va a Damasco.

20/08/2013

Et Flavio est mort

Des Paquebots Géants
obstruent le Grand Canal
énormes, menaçants
ils font trembler Saint-Marc

et Flavio est mort

leurs ventres immenses crachent
touristes par millions
qui s’éparpillent, mitraillent
achètent, font demi-tour

et Flavio est mort

chacun croyant saisir
ce qu’il ne peut comprendre
tous voulant emporter
ce qui déjà n’est plus

et Flavio est mort

seul à Venise, seul
dernier parmi les ombres
désespéré de rêves,
d’alcool et de beauté.

Les vacanciers reviennent
aux Monstres mugissants
sur le Palais des Doges
mêmes les ombres s’en vont.

16/08/2013

Flavio Nenzi

E’ troppo tardi, Flavio
per un altro spritz
per un discorso
per rifare il mondo
per salutare ogni compare
dall’Accademia ai Frari
è troppo tardi persino
per un ultimo sguardo alla Laguna
per catturare un sogno
e raccontarlo
a chi non puo’ ascoltare.

E’ troppo tardi, Flavio
per un’altra poesia
per l’amore
per la solitudine e il furore
per salutare ogni sasso
dall’Accademia ai Frari
è troppo tardi persino
per un ultimo sguardo al Canal Grande
per catturare Venezia
e raccontarla
a chi non puo’ ascoltare.

E’ troppo tardi, Flavio
amico mio
eppure mi sembrava di stare ancora li’
a girare con te per le calli
come allora
invece anche i sassi dei Frari
sapevan ch’era tardi
tardi tardi
e più ancora lo sapeva il tempo e
lo sapeva il vino,
troppo tardi persino
per dirti addio.

22/07/2013

Franciacorta

Se cosi’ fosse,
se avessimo magari
anche
solo un po’.

Stiamo qui rimuginando
il fare
che a nulla servi’
lo sguardo perso
sugli stagni
della Franciacorta.

Anatre selvagge
passano, che da
sempre sanno 
dove volare.

15/07/2013

Trahir le rêve

Trahir le rêve, c’est entendu
n’est que broutille pour vous,
n’est rien. Entre soupirs

et mots fuyants
plus de songes admis, la réalité
n’est-ce pas ? Faut gouverner.

Pauvres enfants gâtés,
pauvres ectoplasmes bouffis,
comment osez-vous ?

Ignorez-vous donc
que rêve et réalité n’ont jamais
fait qu’un ?

En guise de réalité voyez
nos semelles
usées, les sandwichs avalés

dans les usines sans machines,
jours perdus à attendre,
dettes et angoisses

pilules et sommeils troublés ;
voyez les gosses
qui nous regardent

sans parler, les vieux
qui parlent
sans plus nous regarder.

Cependant par millions
le rêve d’une autre vie
nous tenait en vie ;

une fois brisé,
la réalité a fait de nous ses débris. 
Et maintenant ?

27/06/2013

Jérôme Kerviel

Un cauchemar, Jérôme
depuis ce week-end où
paniqués
ils ont eu la riche idée de faire de toi
leur Grand Bouc-Emissaire.

A l’époque on s’attendait 
à ce que l’une ou l’autre
Banque explose
mais « on » ne savait rien de précis.
Tes patrons
eux, ils savaient
la grande tempête était là
ils y voyaient clairement
leurs têtes
flotter dans le vent.
Fallait sauver son cul et vite
mais comment, comment ?

Quelqu’un a pensé à toi,
petit Génie aux positions
fougueuses
et acrobatiques.
Est-ce qu’on peut, nom de Dieu 
transformer
l’exposition de ce type
en pertes ?

Oui, non
ils ont dû hésiter
c’était risqué, mais la tempête
approchait, éclairs
et tonnerres
plus de temps à perdre,
allons-y, au boulot !
Le maquillage commence
positions débloquées
trou noir créé,
si grand
que tout leur fric-frac y disparaît.

En quelques heures
le meurtre est consommé, puis
l’assassin crie au vol
au viol, à la trahison.
Adieu le Génie
bienvenue le Génie du mal.
Incrédules
on a pensé que la Banque
allait clamser
mais décidément « on » ne connait rien
aux Grands Escrocs
en bande organisée.

Donc ça a marché. Embrouille,
pognon par l’Etat
1,7 milliards
excusez du peu
mais il leur fallait plus, il leur fallait ta peau
pour en sortir blancs
comme premiers communiants.
Garde à vue, tribunaux, prison :
mission accomplie,
rayé de la carte le Génie.

La morale de l’histoire
c’est qu’il n’y a pas de morale
juste le goût amer du monde
tel qu’il est.
Certains diraient
qu’on finit toujours
par se faire avoir quand on prétend
jouer avec l’argent
des truands
même avec leur consentement.

Moi je préfère saluer ta dignité
Jérôme, et ton combat
contre les nouveaux Goliath.
David se tient à tes côtés,
à lui seul un don que la vie
nous fait
pour rester debout.

Tous les deux, prenez soin de vous.


20/06/2013

Vice et Vertu

La Vertu c’est la Terreur !
Ainsi le Vice triomphant
quand il s’en va
philosopher en ville
se répandre dans les médias, s’insinuer
chez les gens. Qui
ne l’a pas entendu
clamer la vanité ou l’illusion
que dis-je ? l’erreur funeste, fatale
de trop vouloir
corriger l’injustice, rétablir la morale
soumettre l’argent ?

Il sait parler le Vice, il a des lettres
il déploie ses panoplies, ses distinguos
ses algarades
il moque, gronde, menace
et cligne de l’œil.
La Probité ? Ce vieux linceul démagogique !
Le Vice étant, lui, on ne peut plus
Démocratique
fraudes, évasions du fisc
détournements, valises ou corruption
rien d’aussi peu
ne l’émeut.

Moraliser ? Quelle folie populiste !
Insiste le Vice passant
de Radios en Télés, pérenne invité.
Est-ce en vue
de mieux protéger ses Affaires ?
Peut-être surtout
le doux plaisir
de démolir la Vertu, un jeu
aux mille occasions jamais perdues.
Drôle d’époque – dites un peu-
où les singes grimpent aux arbres
le cul merdeux.

13/06/2013

Finchè un tetto vero

I morti ce l’hanno la casa,
signor sindaco,
qui a V. gliela scavo io.
Una tomba dopo l’altra
belle fresche
allineate
e i parenti ci mettono i fiori.

Ma io che di giorno
scavo
belli spazi ai cari estinti
di notte mi stringo
con moglie e due figlie
in macchina, io la casa
non ce l’ho più.

Ammazzarmi ci ho pensato,
ma la famiglia?
Allora ci siamo messi qua
nella camera mortuaria
e qua restiamo
finchè un tetto vero
non la troviate pure a noi. Tanto

qualcosa da raccontare
gli appena morti ce l’hanno sempre.
Certe storie! Anche
peggio della mia. Io li ascolto
ma che ci volete fare?
Loro sono defunti
noi ancora no.

12/06/2013

Re-food

A Lisbona Hunter Halder fa cosi’.

Raccoglie per ristoranti
bar, tavole calde
il cibo
non consumato
poi lo va a portare
a chi è troppo povero
per non avere fame.

Lo fa nel suo quartiere,
Nostra Signora di Fatima.
Cosi’ li’ hanno tutti
un pasto
al giorno, ormai.
Lui dice, pudico: una
integrazione alimentare.

L’apparizione di Maria
non c’entra nulla, quello
è un miracolo
della vita quotidiana.
Hunter lo chiama 
Re-food,
a me sembra che voglia dire Amore.

07/06/2013

Clément Méric

Clément, j’aurais aimé te connaître
avant, au lieu de découvrir
ton doux visage
sur cette photo en noir et blanc
quand déjà

j’aurais aimé être ton ami
avant que la bête ne te frappe
toi le frêle, le délicat
qui voulais et n’as pas pu
changer le monde à temps.

Tu connaissais le monstre hideux
aux soixante millions de morts
tu militais contre l’oubli
tu criais aux ignares qu’il est encore ici.
Hier tu l’as rencontré

dans les rues mêmes de Paris
comme trop souvent en France
de plus en plus souvent
dans cette Europe moisie.
Rien n’y fait, Clément

tout recommence et tu l’as payé
de ta vie. Faut dire que
la vie des doux rêveurs ne compte
pas grand-chose, le monde
se vautre dans son immense laideur.

J’aurais tant aimé, Clément
être ton ami, ton camarade avant
que le rouge sang n’envahisse pour
toujours ton cher visage

en noir et blanc.

05/06/2013

Taksim

Istanbul se teint de gris
nuages lacrymogènes, gaz tirés par milliers
canons à eau déversant la tempête.
Partout la violence des uniformes
partout nos cris blessés, mais ici nous sommes venus
ici nous restons, debout, accrochés aux arbres de Gezi,
par leur ombre silencieuse protégés.
Taksim, jours de révolte.

Turquie, ta démocratie vantée
n’est qu’un bâton robuste, une main de fer
qui se rêve Sultan. Derrière les cravates
lugubres comme autant de faux sourires
on enrage de reconstruire
la Porte, de mélanger FMI et Coran
dans une potion amère afin de nous l’administrer
de force, et régner.

Projet risible à l’échelle de l’histoire,
terrible à celle de nos vies.
Il nous faudra encore pour le déjouer
cracher les gaz, endurer la prison
suffoquer nos pleurs, oublier nos blessures
nous serrer mille fois autour des arbres de la liberté
à peine apparus et déjà promis
à la scie électrique.

Rude la bataille pour la vie pleine
quand tout est confusion, certains
ayant usurpé le mot même de Frères.
Ne vacillez pas, peuples du Caire
et de Tunis, Istanbul se joint à vous
dans l’air teint de gris, nuages lacrymogènes
gaz tirés par milliers.

Taksim, jours de révolte.

01/06/2013

La porta è aperta

Besate, provincia
di Milano, terra di
lontano
miracolo economico.

Li’, porte
solitamente chiuse sulla
roba
sudata col laurà.

Una, no.
Fuori c’era
scritto
“la porta è aperta”

dentro, moglie
e marito pronti per
quelli
dello sfratto

lei strangolata,
lui impiccato. La
casa
che tanto vale

cosi’ l’hanno lasciata,
adesso vanno
incolonnati
anch’essi

nel tuo lungo
corteo-funerale
Italia,
giorni e speranze addio.

Vita deserta,

la porta è aperta.

23/05/2013

Un fou


J’ai vu un fou, qui disait

Heureux vous qui avez faim, vous serez rassasiés !
Malheureux vous les riches, qui avez votre consolation.

Des gens s’arrêtaient

Donne à quiconque te demande,
vends ce que tu as et donnes-le en aumône

Les gens étaient de plus en plus nombreux, ça rigolait sec

Ils regarderont sans regarder, ils écouteront sans comprendre.
Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende !

On s’amusait bien, dis donc ! Mais voilà qu’il sort

Ne réclame pas à celui qui te vole ;
s’il te prend ton manteau, laisse-lui prendre aussi ta tunique

Quelqu’un a appelé les flics : incitation au vol. Et les flics : tes papiers !

Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère,
ne remarques-tu pas la poutre dans ton œil à toi ?

De pire en pire. Insultes à agents dans l’exercice, etcetera.

Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés
ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés

Les flics perdaient patience. Pas de papiers ? Pas de juges ? Allez, au trou !

Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ?
Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou ?

Là, ils ont sorti les matraques et te l’ont bien assaisonné. Nous, on est partis.

Suis-je donc un bandit, pour que vous soyez venus avec des épées et des bâtons ?

Un fou, je vous dis. Vox clamans in deserto.

21/05/2013

Amor cortese


Come vorrei di rime musicali
riempir questa poesia: amor cortese
donzelle, sentimenti, madrugali
puri slanci del cuor, sospiri, attese;

è riposar quel volo sulle ali
dell’emozioni palpitanti accese
da sublimi visioni, mai triviali
questioni di fame, freddo o spese.

Eppure no. Mi tocca scavar li’
dove la gente muore, ogni mese
ogni giorno. Io devo stare qui

a scrivere per voi, vite sospese
a soffrire con voi, povera gente
che tanto amo, perchè non conta niente.

17/05/2013

Faut payer la dette


Y a pas de boulot
Faut payer la dette

Toutes façons, j’suis trop vieux
Faut payer la dette

Y a pas l’ombre d’un toit
Faut payer la dette

Tout trop cher pour moi
Faut payer la dette

Putain, qu’est-ce qu’il fait froid
Faut payer la dette

Je fouille les poubelles
Faut payer la dette

Honte, honte, honte !
Faut payer la dette

Rare la main tendue
Faut payer la dette

Disparus les sourires, la gaieté des gens
Faut payer la dette

Envolés les jours heureux
Faut payer la dette

Jeunesse et vie de peu
Faut payer la dette

Dans la rue, je meurs
Faut payer la dette

Je meurs devant Pôle Emploi
Faut payer la dette

Je meurs de ne pas être entendu
Faut payer la dette

Je meurs pour me libérer de vous
Faut payer la dette

Mort, je ne paierai pas
Faut payer la dette jusque dans l’au-delà.

10/05/2013

Morts de Dacca


Je vous connais
morts de Dacca
corps disloqués, têtes fracassées
mains et jambes
arrachées

je vous connais
ouvriers du textile
ensevelis sous des tonnes
de gravats
de machines-outils

je vous connais
travailleurs de la faim
vies à deux dollars
sort au monde
indifférent

je vous connais
morts de Dacca
qui cousiez
sur mes chemises
en rouge sang :

made in Bangladesh.

08/05/2013

Mouvement


Deux fois tu ne pourras
te baigner
dans la même rivière.

Viens voir Héraclite
ces hommes
craignant tout mouvement

fossiles d’eux-mêmes
ils dominent
ce qui déjà est mort.

06/05/2013

Corri corri


Corri corri
non fermarti
gioventù ribelle
sangue bollente

di’ la giustizia
di’ la libertà
di’ il sogno
di un’altra umanità.

23/04/2013

Restaurazione


Si puo’ restaurare il re
senz’averlo ghigliottinato?

Si puo’ cacciare Bonaparte
senz’averlo incoronato?

Si puo’ avere la Restaurazione
senza la Rivoluzione?

In Italia si puo’.
Il Gattopardo è mummia, ormai.

13/04/2013

Faut-il vraiment?


Faut-il vraiment
le répéter ?

Il y a la guerre.

Les Boys
de Ronald & Maggie
ont porté le fer
ruiné à leur profit
Russie, Asie etcetera
et là
c’est notre tour.

Il y a la guerre.

Depuis
Bruxelles & Berlin
ils déferlent
sanglés en uniforme Armani
ils ont déjà pris
Athènes, Madrid, Lisbonne
Rome et Nicosie.

Il y a la guerre.

Comme loups affamés
ils dévorent peuples
et Etats. Eux
le fric, les armes, les lois
nous rien. Gens
par terre
et cris d’effroi.

Alors oui, encore
le répéter.

Il y a la guerre.

10/04/2013

Sincère


Tu es sincère
François,
pauvres de nous !

Les yeux dans les yeux
jour après jour
tu as cru
et tu crois toujours
ceux
pour qui la vérité
n’est rien et la fortune,
tout.

Tu as cru Cahuzac
les Banques
le MEDEF et les Pigeons
Total, Mittal
Merkel, Cameron et
Van Rompuy. Bref, tu les crois
tous, sauf peut-être
Sarkozy.

Tu es sincère
François,
pauvres de nous !

Dans ce monde putain
de pilleurs puissants
avançant cachés
sous le manteau
du bien
l’homme honnête
ne croit rien,
il brandit son épée.

Vite
François,
ou nous allons crever.