23/01/2015

Un mensonge, puis cent puis mille

Un mensonge, puis cent puis mille
et les bombes ne sont plus des bombes
les obus ne sont plus des obus
dans la neige du Donbass
les vieillards peuvent être abattus
le front transpercé de métal
les mains crispées, la bouche fendue
un mensonge, puis cent puis mille
et les missiles ne sont plus des missiles
les enfants peuvent tomber
aux arrêts des bus
dans les cours d’école sous le feu
éparpillés comme poupées
les yeux grand ouverts sur le ciel
un mensonge, puis cent puis mille
et les canons ne sont plus des canons
la mitraille n’est plus la mitraille
les femmes peuvent mourir de faim
le froid glacé aux entrailles
agoniser sans secours
dans leurs maisons  bombardées
un mensonge puis cent puis mille
et l’Histoire n’est plus l’Histoire
Babi Yar n’a jamais existé
la Shoah par balles est oubliée
occultés les millions de martyrs
le SS Bandera glorifié
l’Allemagne nazie justifiée
les cendres d’Auschwitz flottant
loin du Reich de Mille Ans
un mensonge, puis cent puis mille
et les canons ne sont plus des canons
les obus ne sont plus des obus
l’Histoire n’est plus l’Histoire
et le peuple du Donbass peut être écorché
dépouillé de son âme, de sa terre, de ses gens
de sa mémoire, de son sang.

Camarades,
à quand le châtiment ?

16/01/2015

De l'immonde bête le ventre

De l’immonde bête le ventre
est encore fécond
disais-tu Bertolt, et disais vrai.
Elle était grosse la bête

puis, elle a accouché.
Ses rejetons robustes
gavés de guerres, de meurtres
de haine, de prédation

s’en vont ici hisser la croix gammée
là-bas le noir drapeau
des Fous de Dieu
partout répandre deuil, terreur

désolation, la mère feignant parfois
de les gronder un peu
mais elle en est fière, bien sûr !
ça fait partie du jeu.

Ce que tu appelais, Bertolt
sommeil de la raison
est devenu sa mort, l’entendement
n’est plus, l’esprit gît désormais

dans une grande mare de sang
d’un bout à l’autre du monde
sévissent les bêtes immondes
et rien, plus rien n’est là

pour s’y opposer. Ni grand Poète
ni rouge Révolution ne sont en vue
sans Utopie concrète
l’âme des peuples s’est tue.

13/01/2015

Porc-oh-choco se déguise en Charlie

Il était donc là lui aussi,
Porc-oh-choco
se pomponner parmi les autres guignols
‘Viens dans mes bras’ par ci 
‘Que c’est affreux’ par là

ah, tous ces gens n’ont honte aucune
ni dignité ni humanité
c’est bien à ça qu’on les reconnaît.
La liberté d’expression dans l’Ukraine nazie ?
Voyons voir ça de plus près

Odessa, Maison des Syndicats : 46 morts
Journalistes au travail: 10 morts
Langue russe : interdite
Chaînes russes : interdites
Parti Communiste : interdit
Militants communistes : arrêtés, torturés, assassinés
Autres Opposants : agressés, intimidés
Députés récalcitrants : dans la benne à ordure
Autres récalcitrants : licenciés, menacés, frappés
Statues de Lénine : renversées
Bandera et les Nazis : glorifiés
Histoire : truquée
Elections : truquées
Journaux, Radio, Télés: mensonge et propagande en continu

Et dans le Donbass

4808 morts, des milliers de blessés, 1 million de réfugiés
Donetsk : en ruine
Lougansk : en ruine
Autres villes et villages: en ruine
Economie : dévastée
Ecoles : bombardées
Hôpitaux : bombardés
Usines : bombardées
Centrales électriques : bombardées
Quartiers d’habitation : bombardés
Professeurs : virés
Policiers : virés
Magistrats : virés
Salaires : non versés
Retraites : non versées
Accès aux comptes bancaires : coupé
Eau : coupée
Gaz : coupé
Chauffage : coupé
Aide humanitaire : interdite ou volée
Température extérieure actuelle : - 20 degrés

Porc-oh-choco déguisé en Charlie ?
C’est à pleurer.

12/01/2015

Qui était donc Charlie?

Je suis enfant de Palestine
né en terre occupée
comme mon père et le père de mon père
tous enfants d’un peuple sans patrie
au présent enchaîné
au futur interdit
un peuple humilié, dispersé, morcelé
de murs en prisons
de mépris en barbelés
un peuple sous le joug
maintenu à genoux par un poing très puissant
mais pas un jour ne cessant
de combattre pour se mettre debout

ah, peuple frère de France
la liberté que jamais je n’ai eue
je ne veux pas qu’on y touche chez toi
c’est pourquoi
je partage ta souffrance
oui, ta douleur est la mienne
mien le sang répandu dans tes rues
miennes tes larmes, tes bougies
miens tes crayons au ciel brandis
et ces trois mots que tu affiches en tout lieu
oui moi, l’enfant de trop de cercueils
brûlant du même feu que Paris
je marche et j’écris sur mon front :

JE SUIS CHARLIE.

Puis je lève les yeux et à la tête du deuil 
je vois mon bourreau
il a les mêmes mots, je crie
et mon cœur de battre s’arrête.

Ah, peuple frère de Paris
si je ne puis être Charlie,
qui était donc Charlie ?