07/03/2017

Les élites se rebiffent

Les élites se rebiffent
comme le cave d’antan
dans le Paname noir
de Gabin et d’Audiard
quand la truffe en a marre
mais, marre !
d’être tondue
plumée comme une oie
les matins en sortant
des vieux tripots fumants
où l’on entend chanter
Piaf, Bécaud, Gréco, Vian et Chevalier.

Les élites se rebiffent
comme le cave d’antan
bien que rapport au blé
l’embrouille soit terminée
un bail qu’ont disparu
les hommes
et le mitan
adieu les michetonneuses
voici finance & co
adieu Mômes et roteuses
nouvelle bande-son
où cliquète argentin : pognon, pognon, pognon.

Les élites se rebiffent
comme le cave d’antan
bien que le bourge sage
soit établi maintenant
du bon côté truands.
C’est lui
qui plume l’oie
le populo des rues
l’ouvrier, le tout venant
c’est lui qu’aussi prétend
de ces pelés du cul
une belle dévotion, les merci les plus grands.

Les élites se rebiffent
comme le cave d’antan
voyant que chez les gueux
côté salamalecs
on devient réticents
d’ailleurs
on n’en fait plus.
D’où la rage des bourges
d’où leur indignation :
l’ouvrier qui fait la tronche 
faut que ça cesse fissa
y a des remèdes stricts pour arranger tout ça.

Les élites se rebiffent
comme le cave d’antan
du coup c’est la roulette :
rien ne va plus. Ca tire
ça défouraille sec
lames
bastos, calibres
ça défonce et ça crie
ça bute et ça fait mal
ça fiche dru les dents
dans la chair des sans-dents
ça veut leur peau, leur sang, leur destruction finale.

Les élites se rebiffent
comme le cave d’antan
mais ce n’est pas gagné.
Foutre à la casserole
tout un peuple en pétard
non, mais !
qui le pourrait ?
Le cave ferait mieux
d’oublier ses plans foireux
pour écouter l’Audiard :
prends le fric, fais la malle
rencart à Macao et bons baisers à Pigalle.