24/05/2011

En mille morceaux

Un monde s’écroule sous nos yeux
et en mille morceaux
le miroir aux fantômes est brisé
mais vous, très légers
vous êtes occupés
à contempler les tessons
comme des enfants heureux
de retrouver là-dedans
votre image
par mille fois multipliée.

Ah sublime douceur du vent
qui caresse mon visage dans les cimes
même infimes
même volages et minimes
de la renommée
que les peuples et les gens
se débattent aux enfers
pourvu que je grimpe
j’escalade, que dis-je ?
que je dévore les sommets.

Un monde s’écroule mais vos yeux
ne voient que les traces du passé
rien à attendre de vos mains
pour aider, de vos sens
depuis trop longtemps atrophiés.
Ectoplasmes des tessons
nous vous disons adieu
nous avons à faire
aux enfers
pour tout remettre d’aplomb.

22/05/2011

Alla Puerta del Sol

Alla Puerta del Sol
ho steso il mio sacco a pelo
quest’anno il campeggio
lo faccio qua
in mezzo alla città.

Sono la cameriera saltuaria
la barista a giornata
la stagista disperata
la super diplomata mai pagata
sono l’eterna alloggiata
da mamma e papà
quest’anno il campeggio
lo faccio qua
insieme con voi
in mezzo alla città.

Tutti con la stessa storia
dimenticati dalla storia
tutti cancellati dal presente
senza parola
senza futuro
e senza memoria
comme Tunisini sotto Ben Ali
comme Egiziani sulla Piazza Tahrir
che cosa credevate?
che non avessimo nemmeno la tivù?

Il nostro tiranno
è tutta questa vita
che ci sfila assurda tra le dita
il nostro grido muto
le nostre braccia levate
per rientrare in possesso di noi
quest’anno il campeggio
è la nostra libertà
in mezzo alla città.

15/05/2011

Nouvel éloge du communisme

Fleuves immenses de la terre
qui avez tracé votre sillon
en des millions d’années
à travers des continents
où je n’ai jamais mis les pieds

Nil
Volga
Yangtsé

vous êtes là sous mes yeux
je m’enveloppe de votre odeur moite
et dans le grondement de vos cascades

Amazone
Mississipi
Congo

je bois enfin vos eaux
et respire vos brumes
je m’étends sur vos dunes.

Fleuves immenses de la terre
je vous convoque en témoins
par delà l’obscurité
au bal des exploités

dans votre évidence
plonge mon âme dévoreuse
dans votre beauté
elle s’apaise

dans votre simplicité
si difficile à faire.



(en hommage à Bertolt Brecht)          

14/05/2011

Génération crise (slam)

Génération crise
ceux qui sont depuis toujours dans la mouise
j’aurais dû faire ma valise
il y a vingt ans
me casser chez les pingouins de la banquise
surtout pas rester là écouter leurs bêtises
fais ci, fais ça
les experts c’est nous, tu réalises
que t’as pas le choix ?
comme des leçons de math dix mille fois reprises
avec leurs têtes bien mises
ils nous ont tout piqué
la vérité
ils ont raflé la mise.

Génération crise
ceux qui n'ont jamais eu de gâteaux ni de cerises
j’aurais dû faire ma valise
il y a vingt ans
partir sur une gondole pour voir mourir Venise
surtout pas rester là écouter leurs bêtises
fais ci, fais ça
suis bien nos préceptes, nos devises
et tu verras !
ah ça j’ai vu : quelle daube, quelle enfoirée de traîtrise
avec leurs têtes bien mises
ils nous ont tout piqué
la vérité
ils ont raflé la mise.

Génération crise
marre de rester assise
me faire larder la chemise
debout la France
allons nous battre chez Louise
debout
debout
attaquons par surprise !

Génération crise
marre de rester assise
me faire larder la chemise
debout la France
allons nous battre chez Louise
debout
debout
attaquons par surprise !