23/05/2017

Louis-Emmanuel Micron

Il était une fois un roi
un Louis-Emmanuel Micron
ni duc d’Orléans
ni Prince de Bourbon
plutôt genre Marquis
des Cabinets Bercy
fourbe, bellâtre, flou
et fort imbu de soi
un roitelet de quatre sous
en somme
ou pour tout dire
un minuscule Sire.

Mais pas trop con, le drille.
Du coup pour se donner
un air princier
une vague idée de famille
façon Juillet
Louis s’en fut au Havre pêcher
Philippe, le bien nommé.
Un faux Marquis
flanqué d’un faux Orléans, qui sait ?
Ca pouvait même marcher.
Sauf qu’il y avait un mais.
Gros comme le trône ce mais.

Car à l’époque la France
bien que pourvue d’un roi
n’avait toujours pas de trône :
la République, quoi !
Où pouvait-il alors
le roitelet Micron
assoir son joli cul ?
Comment sans un vrai trône
jouer les Grands Rois
dicter longtemps sa loi
fonder une dynastie
piquer l’argenterie ?

C’est du Pays des Bières
que vint la solution.
Un trône y vacillait
qu’un dénommé Philippe
tenait tant bien que mal.
Philippe ? Bon sang !
Micron en avait un !
Par des fieffées techniques
au cours d’une beuverie
on échangea les deux
puis on proclama Du Havre
Régent de la Belgique.

La suite, chacun connaît.
Les gazetiers entonnèrent :
Paris épouse Bruxelles !
La destinée jumelle
des deux Pays
dans le Royaume réuni de France
et de Belgique
fût saluée, actée, fêtée
par toutes les Bourses ravies.
Crève la République
et Vive le Roitelet
puisque l’Argent y est !

Depuis dans ce Royaume
les pauvres ont disparu
on se promène
dans des habits somptueux
on mène un train luxueux
on vit jusqu’à mil ans
quant au Roi Micron
il est si juste et bon
que tout le peuple est heureux.
Vous ne me croyez pas ?
Que voulez-vous, j’invente
c’est ça, les contes de fées.

04/05/2017

Via les chemins de l'air

Les voici donc en chœur
la main sur la poitrine
avec une sombre mine
censée venir du cœur

chantant au tralala
pour exiger de nous
qu’on offre à leur chouchou
nos très précieuses voix.

Danger fasciste, alerte !
Crient-ils de leurs châteaux :
craignez le brun drapeau
gardez la France ouverte.

Aux urnes sans traîner !
Intiment-ils. Au vote
pour garantir la côte
de l’avenant Banquier.

Je dis : la belle affaire !
Pour repousser la blonde
faudrait danser la ronde
devant l’escroc d’affaires ?

Faudrait céder presto
à la pensée unique 
au choix catastrophique
du Prince de l’Ego ?

Faudrait livrer nos âmes
aux Sires de la Cour
qu’ont concocté ce tour
d’un vieux truquage infâme ?

Faudrait pour être ouvert
mouton suivant mouton 
sauter à l’unisson
de la falaise en mer ?

Faudrait s’incinérer
par auto combustion
dans l’Urne - Crémation 
de notre liberté ?

Ah non, grandieu, jamais !
Notre riposte est claire
via les chemins de l’air
au joli mois de Mai.