Oui, le mur était haut
devant lequel on t’emmena
les mains liées, les pieds
entravés
sauter au-delà comment ?
quand on te mettait
en joue déjà, canons levés
armes prêtes au feu.
Pendant 5 mois t’as résisté,
mais ce mur, ce mur !
Jamais tu n’avais vu
ni imaginé
de mur si grand,
et en vain tu allais
cherchant
une aide, une main amie
pour t’y soustraire, non
ils étaient tous contre toi
18 fusils brillants de haine,
compacte et brûlante haie
d’hypocrisie et d’acier.
Signe ! criait la haie
et tu as signé.
Maintenant que l’horreur est
accomplie
nous restons les bras
ballants
contempler le désastre
et pleurer avec toi.
Que faire d’autre,
grandieu ?
Juste peut-être
regarder bien le mur, mesurer
sa démesure
et nous mettre au boulot :
l’attaquer par ici, par là
creuser des trous dedans, les
élargir
puis en démolir des bouts
entiers
pour qu’un jour on puisse
par millions
passer enfin de l’autre côté.