08/12/2016

Fidel

Adieu, Fidel !

Adieu le tsunami
aux vagues plus hautes que l’océan
adieu le roc immense
rempart contre typhons et ouragans
adieu le beau David
maniant cigare fronde et verbe haut
adieu le révolté
mettant à bas l’emprise des puissants
adieu le camarade
crachant sur notre long destin d’esclaves
adieu le Commandant
qui fit de nous des hommes
de nous
les nègres les métis les pauvres blancs
depuis la nuit des temps
abandonnés, perdus
entre les champs de canne et le soleil couchant.

Adieu, Fidel !

De la Havane à Santiago
ton peuple te salue
et pleure son chagrin
ils viennent vers toi
par millions et millions
chacun criant ton nom
comme on brandit sa vie
comme on crie son destin :
Yo soy Fidel.

11/08/2016

The Donald & Killary

Dans la maison des Fous
White House of Cards
qui donc sera
New Commander-in-Chief ?

Au choix la Production
expose : le Clown Donald
et Killary
la Reine du Chaos.

L’un gougnafier braillant :
Hispanics and Muslims
hors de ma vue !
L’autre empestant la guerre

de tout son Pentagone
de toute sa Wall Street.
So what ? The Clown
ou Devil Hillary ?

Appel des Producteurs :
votez Dominatrix !
Mais le Public
n’est pas ultra-preneur.

Placer The Queen of War
en Master Chef des Fous ?
Et si l’envie
la prend de tout péter?

L’Atomic Soup for food
c’est sans façon, thank you.
De là à choisir
The Crazy Big MacDo…

Damned ! Le dur dilemme !
Le peuple américain
tâtonne, hésite
se creuse la cervelle.

Réponse dans 100 jours
à moins que d’ici là
la Production
n’ait décidé le sort

de Donald Narcissus
en mode estampillé
United States :
d’un shot bien ajusté.

01/08/2016

Ilitch à Sébastopol

Du haut de la noble colline
théâtre de mille combats
tu pointes immense le doigt
sur la baie aux eaux cristallines
et vers l’horizon de Crimée 
la plus pure vision qui soit.

Sébastopol.

Ici sous un ciel chaud de fête
sont réunis la mer et les cœurs
des millions inspirés par toi
marins, partisans, simples gens
fidèles enfants des Soviets
morts sous le feu des Allemands.

Sébastopol, Crimée.

Ici personne n’a oublié
ni gloire ni deuil de la guerre
ici chacun s’est attelé
au rude travail de la paix
Lénine, ce peuple indompté
t’aime comme il aime sa terre.

Sébastopol, Russie.

M’adossant au granit puissant
d’où tu t’élances en géant
je plonge mes yeux dans la mer
et je ris, je ris et je vis
heureux que tu sois toujours là
entouré de tes fiers soldats.

29/06/2016

Brexit

Ca s’écrit Leave
ça se prononce Fuck
le vote de classe qui claque
direct uppercut
au tapis
la fine fleur des pourris.

Ca s’écrit Brexit
ça se prononce KO
le peuple qui cloue le cercueil
aux élites zombies
couchés là
vampires suceurs de vie.

Ça s’écrit Out
ça se prononce Free
le destin repris dans les mains
sûres et calleuses
des vraies gens.
A notre tour maintenant.

28/05/2016

Un sombre vieux chemin

Ils ont cédé aux patrons
aux évadés fiscaux
aux financiers mondiaux
à tous les harpagons

Ils ont cédé à Merkel
aux forces du marché
aux pointilleux traités
aux dingues de Bruxelles

Ils ont cédé à l’OTAN
aux pires va-t-en-guerre
aux criminels de guerre
aux plus fous des forbans

Ils ont cédé aux lobbies
aux pollueurs des mers
des sols, de l’eau, de l’air
aux ravageurs de vie

ils ont cédé sur tout
sauf sur la Trahison.
Là, pas de discussion
et qui proteste au trou.

Fin de la comédie.
Médias, flics et patrons
cognent à l’unisson
sur les ouvriers trahis.

On les découvre heureux
de dépouiller autant
les travailleurs confiants
qui avaient voté pour eux.

Fusils contre les siens
mépris et corruption
mensonge et perdition
un sombre vieux chemin

celui du Roi Louis
acclamé par la Cour
pour terminer un jour
sans sa tête à Paris.

12/05/2016

Nuit Debout

Dans la lande désertique du moi-moi-moi
où l’infamie est reine, et le parjure roi
triste domaine de ronces et d’herbes folles
scorpions, chacals, vautours, serpents à panse molle

l’eau fraternelle tarie ne coulait plus
et l’idée même de nous semblait perdue.
Comment alors d’un coup, zébré par les éclairs,
le ciel a tressailli ?  Ce n’est qu’une danse d’air 

disent certains devant le cascader de l’eau
pourtant l’orage est toujours là, puissant et beau.
La terre a soif et que veut-elle ? La pluie.
Les jeunes pousses réclament l’eau d’Utopie.

Dans la lande désertique du moi-moi-moi
où le mirage d’or était la seule loi
par l’assemblée des nous sur toutes les Places
un nouvel âge commence, l’ère d’audace.

En vain les noirs scorpions au long tracé-poison
menacent de leur dard la belle insoumission ;
réuni tel le Tiers jadis, ce nouveau nous
a fait le fier serment de la Nuit Debout.  

01/05/2016

Etincelle

Quand se lève le vent
dans la plaine asséchée
une étincelle suffit
pour l’embraser

ainsi dans la prairie
du peuple encoléré
des gens casqués s’activent
à l’allumer

par leurs gourdins cognant
et suffoquant nos cris
quand nous prenons la rue
ou bien la nuit

par leur mépris furieux
des pauvres, des sans-dents
des jeunes sans cerveau
des insoumis

ne cherchez pas ailleurs
les mystérieux casseurs
ils sont en rangs noirs, là :
casseurs d’Etat.

Petit avis du coup
aux pyromanes fous
donneurs d’ordres infects
et de leçons

indues : politiciens
véreux, patrons hargneux
et autres vieux papiers
du Panama

souffrez cela, qu’un jour
les braises de ces feux
n’atteignent, joli tour !
vos propres culs. 

24/04/2016

Petits perroquets verts

Petits perroquets verts
cherchant dans le gravier
à picorer, parmi trop de pigeons

Cueilleurs de bouts de fer
poussant leurs gris charriots
le long des rues, entre foule et camions

Jeunes hommes et sémillants oiseaux
venus d’Afrique à Barcelone
tous suivant instinct et besoin

les uns trouvant un peu, les autres rien.

12/03/2016

Loi Travail

Pour embaucher, faut licencier
pour recruter, faut dégraisser
pour progresser, faut reculer
pour travailler, faut le gros lot
pour surnager, faut bien du pot.   

Croient-ils camoufler sous quelques faux discours
ce texte d’infamie, cette lame qui nos vies
transperce au jour le jour ?

Pour besogner, faut supplier
pour se nourrir, faut plus bouffer
pour respirer, faut suffoquer
pour se soigner, faut être sain
pour exister, faut voir demain.

Croient-ils dissimuler leur lâche soumission
de gens stupides à la pensée cupide
souillée de trahison ?

Pour vivre en paix, faut guerroyer
pour bien aimer, faut massacrer
pour discuter, faut la fermer
pour raisonner, faut surtout pas
pour être en vie, faut le trépas.
  
Camarades ! Aux barricades ! No pasaràn !


10/03/2016

Europa, addio

Troppa arroganza
troppa inconsistenza
troppa ignoranza
troppa prepotenza

drappo senza nazione
moneta senza Stato
popoli in depressione
divorzio programmato

troppa presunzione
troppa cecità
troppa corruzione
troppa velleità

cuore in ipertensione
testa di malaffare
manine d’imbroglione
smorfie da lupanare

troppa violenza
troppa cupidità
troppa ingerenza
troppa stupidità

nulla per il lavoro
tutto per il mercato
sempre più ricchi loro
e schiaffi al disperato

troppi disastri
troppe ipocrisie
troppi impiastri
troppe troppe bugie. 

Europa, addio.

19/02/2016

J'ai pas le temps de lire

J’ai pas le temps de lire
moi ! la politique, tout ça
ça sert à quoi ?
Des voleurs

des profiteurs, des salauds
des assassins sur terre
y en a eu, y en a
et des guerres en veux-tu

en voilà 
mais faudrait d’abord
que je pense à moi, à ma vie
parce qu’elle est pas belle

ma vie, eh ! Trimer chaque nuit
depuis vingt ans
comme un diable en enfer,
tu vois le résultat ?

Cinquante piges
et bon pour la poubelle !
ah, pour une vie de merde
ça en est une, putain !

Les syndicats, la grève,
la lutte des classes ?
Zéro, bordel !
Bon à se faire virer… et mes gosses ?

T’as trois gosses aussi ?
C’est pourquoi
il faut lutter ? Pour eux ?
Pour une autre vie ?

Du vent, que dalle !
La classe ouvrière, tu parles !
Elle vote FN la classe ouvrière,
t’es pas au courant ?

Pas plus que les autres ?
Pas moins non plus !
Tiens, tant qu’à faire
autant la laisser faire, la Marine 

eh ! qu’est-ce que t’en dis ?
si au lieu de lire
tes machins
ou de défiler comme un pantin

je ne sais où,
moi aussi je votais
l’un des ces jours pour la Blondasse
la Fifille Guillotine ?

Mais non, je déconne !
Un métallo fils de métallos ?
Jamais, mon coco !
Allez, laisse-moi ta brochure

il se pourrait bien
qu’au retour du turbin
j’y jette un œil
dans mon bain.

23/01/2016

Risque zéro

Bien vu, Macron !
C’est pas l’ouvrier qui risque, dis-tu
c’est le patron.

Cachés à tous regards étaient
ce PDG fourbu à l’usine
crachant ses vieux poumons sur la machine
cet actionnaire traînant
gros rouge et sales chiffons derrière soi
ces Manitous du CAC
faisant les poches aux gosses
pour un Mac Do

quelle injustice, Macron !
C’est pas l’ouvrier qui risque, dis-tu
c’est le patron.

Trop peu de gens accourent
à secourir les riches
Junker Merkel Hollande Barack Cameron
Etats-Unis au canon
OTAN Wall Street City Médias
Japon Europe Chine à l’unisson
si peu de gens, disais-je
qu’il leur fallait ta voix

pour se sentir moins seuls, Macron !
C’est pas l’ouvrier qui risque, dis-tu
c’est le patron.

L’ouvrier que risque-t-il ?
Juste sa peau, très peu !
Elle ne vaut rien sa vie
qu’il perd chaque jour à la gagner
par un travail de chien
tu peux y cracher dessus
autant que tu veux, mépris
et idolâtrie d’Argent, impunément.

Risque zéro, Macron !
Toi, c’est pas l’ouvrier qui te paie,
c’est le patron.