23/12/2018

Cogner c'est mon métier


Arrêtez de crier
La Police avec nous !
Rien à foutre de vous
cogner c’est mon métier.

Je gaze, je matraque
j’éborgne, j’estropie ?
Je suis flic, j’obéis
arriérés de macaques !

Je frappe les blessés
les mômes, les vieillards ?
Apprenez gros connards
les règles du métier

je sais même asphyxier
l’handicapé moteur 
tirer sur les docteurs
s’ils viennent vous soigner

castrer à la grenade
avec tir ajusté
les mecs qui auraient osé
monter des barricades

leur arracher les pieds
les bras, le cœur, la tête !
Prenez garde à la fête
salauds de révoltés

si les puissants ont peur
je fais couler le sang
l’ordre que je défends
sera toujours le leur.

Arrêtez de crier
La Police avec nous !
Rien à foutre de vous
cogner c’est mon métier.

12/12/2018

Couleur de lumière


Ils ont revêtu
la couleur de lumière
ils n’étaient rien
les voilà
jaunes roses du matin
ils n’étaient
qu’invisible poussière
les voilà
incandescente matière

à la grâce d’un gilet
endossé
par-dessus la souffrance
les voilà
cœur battant du Pays
les oubliés
les obscurs, les trahis
les voilà
Peuple de France

habillés de soleil
les voilà claironner
le réveil
de la noble Nation
en chantant
fiers et dignes
une unique chanson
l’hymne
de la Grande Révolution.

07/12/2018

Vive la vraie démocratie


Je t’ignore
je t’oublie
je te couvre de mépris
vive la vraie démocratie!

Je te snobe
je t’insulte
je te traite d’animal
vive le bon dialogue social !

Je te gaze
je te frappe
je te roue de coups de bâton
vive la saine discussion !

Je te blesse
je t’écrase
je te tire comme un lapin
vive la paix, vive le bien !

Tu protestes ?
Pas de raison… car bla bla bla

Tu persistes ?
Surtout pas… et bla bla bla 

Tu cries fort ?
Flics à nous… mais sans bla bla

Tu te défends ?
Vite l’armée… puis pan pan pan

Avec ça
tout à sa place
les gueux à leur silence rendus
je pourrai enfin crier
vive la République
et vive la France !

26/11/2018

Gilet Jaune


Fallait pas trop pousser
la jouer arrogant
même un Peuple patient
peut toujours s’énerver.

Fallait pas mépriser
les ouvriers, les manants
ni traiter de fainéants
les chômeurs délaissés

trouver que c’est normal
quand tombent les derniers
puisque dans les cordées
c’est la règle fatale

fallait pas pérorer
tous les quatre matins
que les gens ne sont rien
qu’ils doivent s’incliner

aux jeunes sans boulot
indiquer la chaussée
suffit de traverser
pour gagner le gros lot

aux retraités sans sou
piquer leurs trois piécettes
contentez-vous des miettes
sinon je prendrai tout

aux foules de misère
faire le bras d’honneur
en proclamant : c’est l’heure
d’aimer les milliardaires

et dans le même élan
gaver le CAC Quarante
et multiplier leurs rentes
par trois en un seul an

surtout il fallait pas
à soi et à ses amis
se concéder une vie
digne d’une cour de Roi

car le Peuple est patient
il endure, il attend
mais quand vient le moment
il tempête, il prétend

que cesse le scandale
du vrai-faux roitelet
par soi-même installé
sur un beau piédestal

que cessent le mépris
l’insolente injustice
la corruption, le vice
et la Nation trahie

alors voilà la France
du Gilet Jaune en masse
veut que Manu se casse
cuver son arrogance

loin de nos yeux. Où ca ?
Crénom, sur Jupiter
jouer la fille de l’air
et qu’il ne rentre pas !

20/08/2018

L'église haut perchée


C’est un village français
charmant et accueillant
les dimanches d’été
tout y est ouvert
Hyper, MacDo
magasins bio
et trois lavages auto
tout
sauf l’église haut perchée
en face des montagnes
l’église romane à croix grecque
est fermée à double tour
pas de prêtres, pas de messe

tant pis pour les quelques fidèles
tant pis pour l’esprit
chaque dimanche
la Vierge Marie
installée là
par d’antiques croyants
dans sa blancheur de pierre
doit se demander
quel est ce monde
nouveau
triomphe de la matière,
elle se demande peut-être
qu’est devenue sa terre.

26/07/2018

Moi peuple de France, je viendrai te chercher


Devant tes courtisans
Emmanuel Micron
tu t’agites, tu plastronnes
et que dis-tu ?

Tu lâches ton barbouze
tout en le remerciant
tu joues l’offensé grave
tout en l’applaudissant
tu l’accuses de trahison
tout en le protégeant
tu nies ses privilèges
tout en les camouflant.

Quelle comédie par Zeus
quelle guignolade
galimatias, salmigondis
et ragoût tiède vomi !

Puis le cirque s’arrête
la clownerie n’est plus
trapèzes, contorsions
et chiens savants font place
aux choses sérieuses.
Je suis le responsable
tu cries en pleine fureur,
qu’ils viennent me chercher !

Ont-t-ils compris tes mots
Emmanuel Micron
les flagorneurs de cour
qui t’applaudissent ravis ?

Peut-être pas.
N’étant pour la plupart
que simples figurants
que plantes d’ornement
pour palais élégants,
très peu en Micronie
sont programmés
pour comprendre cela.

Des mots fort clairs pourtant
Emmanuel Micron
des mots d’affrontement
des mots de destruction.

En lançant ton défi
à la fière Nation
de subir l’injustice
sous la férule du Roi
ou d’aller te chercher
pour te soumettre à la loi
la guerre a commencé
entre la France et toi.

A la vie, à la mort
ne doute pas, roitelet
de quel sera ton sort.
Moi peuple de France je viendrai te chercher.

03/07/2018

D'autres viendront


D’autres viendront pour sûr
mais qui ?

Qui seront-ils ces gens
d’ici cent ans
deux jambes encore
 et des poumons
ou seuls des minces troncs
filtrant la pollution ?

Qui seront-ils ces gens
et leurs enfants
des muscles et des passions
ou des écrans
au bout desquels pendraient
neurones et sang ?

Qui seront-ils ces gens
nos descendants
si nous cédons nos vies
à la technique
aux magiciens du faux
au Grand Plastique ?

D’autres viendront pour sûr
mais qui ?

25/01/2018

Inondation de Paris

Vas-y franco, ciel de Paris
ouvre-toi en grand
déverse ta pluie
à cordes, à cataractes, à seaux
pas de crachin, vas-y
des trombes d’eau
pendant des jours
des semaines, des mois
lâche tes ondées, tes flots
que le déluge soit !

Je veux voir l’Yonne
la Marne et le Loing
sortir de leurs lits
je veux voir l’Aube et l’Oise
créer des marécages
je veux voir la Seine
s’installer dans Paris
noyer le vieux Zouave
lécher la Tour Eiffel
crécher aux Tuileries

je veux voir les eaux
paralyser Paname
et la colère des Cieux
épouvanter les âmes
je veux que la panique
gagne la ville Lumière
et alors que l’on appelle
à l’aide nos soldats
ne partez pas à la guerre
restez ici

laisser tomber le bordel
où les Yankees vous hèlent
faites demi-tour
restez à Paris
pour nous sauver des eaux
et l’eau vous sauvera
vous gardera en vie
pour une fois qui sait
une grande guerre pourrait
se faire sans nous.

19/01/2018

Que cherches-tu, mon frère?

Que cherches-tu, mon frère
parmi ces vieilles pages ?

Les traces de l’enfer
dont ont brûlé les âges

comment d’un démêlé
fait-on cent ans de rage
comment l’avidité
devient meurtre, carnage

comment les ambitions
de quelques dirigeants
infectent les nations
jusqu’à l’embrasement

comment de bons apôtres
répandent le mépris
et la haine de l’autre
pour sonner l’hallali

comment l’exaltation
de courir au combat
enterre la raison
sous d’immenses vivats

comment cette victoire
semble belle et facile
un joli tour de foire
un dimanche en famille

comment ça change tout
dès que pleuvent les bombes
très près, trop près de nous
puis qu’on creuse les tombes

de tant de gens perdus
là, l’on finit par voir
ce qu’il aurait fallu
depuis toujours savoir.

Dans l’incrédulité
des morts couleur sépia
je lis comme annoncée
la guerre qui viendra.