28/05/2016

Un sombre vieux chemin

Ils ont cédé aux patrons
aux évadés fiscaux
aux financiers mondiaux
à tous les harpagons

Ils ont cédé à Merkel
aux forces du marché
aux pointilleux traités
aux dingues de Bruxelles

Ils ont cédé à l’OTAN
aux pires va-t-en-guerre
aux criminels de guerre
aux plus fous des forbans

Ils ont cédé aux lobbies
aux pollueurs des mers
des sols, de l’eau, de l’air
aux ravageurs de vie

ils ont cédé sur tout
sauf sur la Trahison.
Là, pas de discussion
et qui proteste au trou.

Fin de la comédie.
Médias, flics et patrons
cognent à l’unisson
sur les ouvriers trahis.

On les découvre heureux
de dépouiller autant
les travailleurs confiants
qui avaient voté pour eux.

Fusils contre les siens
mépris et corruption
mensonge et perdition
un sombre vieux chemin

celui du Roi Louis
acclamé par la Cour
pour terminer un jour
sans sa tête à Paris.

12/05/2016

Nuit Debout

Dans la lande désertique du moi-moi-moi
où l’infamie est reine, et le parjure roi
triste domaine de ronces et d’herbes folles
scorpions, chacals, vautours, serpents à panse molle

l’eau fraternelle tarie ne coulait plus
et l’idée même de nous semblait perdue.
Comment alors d’un coup, zébré par les éclairs,
le ciel a tressailli ?  Ce n’est qu’une danse d’air 

disent certains devant le cascader de l’eau
pourtant l’orage est toujours là, puissant et beau.
La terre a soif et que veut-elle ? La pluie.
Les jeunes pousses réclament l’eau d’Utopie.

Dans la lande désertique du moi-moi-moi
où le mirage d’or était la seule loi
par l’assemblée des nous sur toutes les Places
un nouvel âge commence, l’ère d’audace.

En vain les noirs scorpions au long tracé-poison
menacent de leur dard la belle insoumission ;
réuni tel le Tiers jadis, ce nouveau nous
a fait le fier serment de la Nuit Debout.  

01/05/2016

Etincelle

Quand se lève le vent
dans la plaine asséchée
une étincelle suffit
pour l’embraser

ainsi dans la prairie
du peuple encoléré
des gens casqués s’activent
à l’allumer

par leurs gourdins cognant
et suffoquant nos cris
quand nous prenons la rue
ou bien la nuit

par leur mépris furieux
des pauvres, des sans-dents
des jeunes sans cerveau
des insoumis

ne cherchez pas ailleurs
les mystérieux casseurs
ils sont en rangs noirs, là :
casseurs d’Etat.

Petit avis du coup
aux pyromanes fous
donneurs d’ordres infects
et de leçons

indues : politiciens
véreux, patrons hargneux
et autres vieux papiers
du Panama

souffrez cela, qu’un jour
les braises de ces feux
n’atteignent, joli tour !
vos propres culs.