05/01/2011

Je vais dans le métro

Je vais dans le métro
mais je n’ai pas de boulot
je monte je descends je change
derniers jours de la carte orange
puis je sors
je prends le bus
mais déjà
loin du terminus
tout le monde descend
à un kilomètre
dans le froid vif
il y a la manif.

De loin je vois des ballons
pancartes drapeaux
j’entends des cris
musique je m’approche
j’ai hâte d’y être
de me couler dedans
manifestant
alvéole dans ce cœur
que je pressens
immense comme l’était son manque
mais pour l’instant
j’ai froid.

J’ai les frissons
des défaites subies
depuis des années
nous seuls
les autres triomphants
proclamer de partout
leur modernité
de possedants
vieille comme le monde
pourriture de l’argent roi
pour le moment
j’ai froid.

Je me presse j’y suis
dans cette foule qui est la mienne
qui coule
s’enroule s’arrête reprend
crie
elle est bientôt finie
cette nuit du Fouquet’s
du mensonge
de l’oubli
le peuple crie
ce qui doit finir
ce qui doit venir
j’ai moins froid.

Puis je vois la Justice
attaquée par les corbeaux
ensanglantée
elle fait face
mais je ressens le poids
de sa lutte
qui l’affaiblit chaque jour
il n’est pas sûr
qu’elle gagne
ni nous non plus
mais il le faudra
il fait trop froid.

Je vais dans le métro
toujours pas de boulot
je monte je descends je change
même plus de carte orange
je ne sors pas
avec mon feutre
sur les affiches metrobus
j’écris terminus
tout le monde descend
mots de révolte
mots d’amour pour toi
il fait moins froid.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ciao Volodia, non preoccuparti quando hai freddo, il ricordo dei nostri eroi ci riscalderà sempre, le carezze dei nostri ideali sono più morbide del cachemire dei borghesi
je t'embrasse, mon ami