25/07/2011

Ce dimanche matin

Ce dimanche matin
dans les petites rues de Belleville
chacun va seul
l’un les bras ballants
l’autre en courant
qui traînant son caddie
qui sa jeunesse
l’un parle à son chien
l’autre à sa tristesse
qui sait ou à son cancer.

Eté amer.

Certains vont en bande pourtant
les gamins noirs sans vacances
les putes chinoises sans clients
les tunisiens clandestins
sans secours et sans abri
à peine émergés
des cartons de la nuit
leurs chaussures enfilées
comme tous les matins
sous la pluie.

Eté pourri.

Mais aux terrasses des cafés
il y a foule
bavardages et silences
entre petits noirs et croissants
baisers échangés
dans l’indolence du jour férié
par des gens à l’amour facile
heureux d’être amoureux
qui sait
ou juste que l’autre soit là.

Eté sans toi.

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