03/02/2011

Comme une prairie fleurie

Au dessus
le désert glaçant
de la terreur et son silence
bruyant de matraques
de prisons
ponctué de faux semblants
comme des oasis en carton
business blanchiment
touristes pétulants
portraits omniprésents
et à la télévision
le luxe indécent
de la spoliation
un enfer
qui fait dire aux nantis
et aux banquiers du FMI
messieurs les dictateurs
merci.

Pourtant en dessous
la vieille taupe a creusé son chemin.
Année après année
la colère
de la justice bafouée
du mépris
de la liberté écrasée
est montée
attisée par la faim
a forcé le destin
peu à peu
elle a fait jeu égal avec la peur
puis comme un geyser
a explosé à l’extérieur
sublime et terrible éruption
de jeunesse et de vies
offertes au feu
pour que vive la nation.

Maintenant
dans les places immenses
de fureur et de joie
d’espoir et de sang
je vois passer
au milieu des fusils
et des chars
un thé à la menthe
pour des millions de gens
le souvenir me revient
de ce bon vieux piano
jouant du jazz
sur nos barricades
là devant
je vois pousser
des graines de poésie
dans la révolution
comme une prairie fleurie.

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