Istanbul se teint de gris
nuages lacrymogènes, gaz
tirés par milliers
canons à eau déversant la
tempête.
Partout la violence des
uniformes
partout nos cris blessés, mais
ici nous sommes venus
ici nous restons, debout, accrochés
aux arbres de Gezi,
par leur ombre silencieuse
protégés.
Taksim, jours de révolte.
Turquie, ta démocratie vantée
n’est qu’un bâton robuste, une
main de fer
qui se rêve Sultan. Derrière
les cravates
lugubres comme autant de faux
sourires
on enrage de reconstruire
la Porte, de mélanger FMI et
Coran
dans une potion amère afin de
nous l’administrer
de force, et régner.
Projet risible à l’échelle de
l’histoire,
terrible à celle de nos vies.
Il nous faudra encore pour le
déjouer
cracher les gaz, endurer la
prison
suffoquer nos pleurs, oublier
nos blessures
nous serrer mille fois autour
des arbres de la liberté
à peine apparus et déjà promis
à la scie électrique.
Rude la bataille pour la vie pleine
quand tout est confusion, certains
ayant usurpé le mot même de
Frères.
Ne vacillez pas, peuples du
Caire
et de Tunis, Istanbul se
joint à vous
dans l’air teint de gris,
nuages lacrymogènes
gaz tirés par milliers.
Taksim, jours de révolte.
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