Clément, j’aurais aimé te connaître
avant, au lieu de découvrir 
ton doux visage
sur cette photo en noir et
blanc
quand déjà 
j’aurais aimé être ton ami
avant que la bête ne te frappe
toi le frêle, le délicat
qui voulais et n’as pas pu 
changer le monde à temps.
Tu connaissais le monstre
hideux
aux soixante millions de
morts
tu militais contre l’oubli
tu criais aux ignares qu’il
est encore ici.
Hier tu l’as rencontré
dans les rues mêmes de Paris
comme trop souvent en France
de plus en plus souvent 
dans cette Europe moisie.
Rien n’y fait, Clément
tout recommence et tu l’as
payé
de ta vie. Faut dire que
la vie des doux rêveurs ne
compte 
pas grand-chose, le monde 
se vautre dans son immense laideur.
J’aurais tant aimé, Clément
être ton ami, ton camarade avant
que le rouge sang n’envahisse
pour 
toujours ton cher visage 
en noir et blanc.
 
 
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