Je suis enfant de Palestine
né en terre occupée 
comme mon père et le père de mon père
tous enfants d’un peuple sans patrie
au présent enchaîné
au futur interdit
un peuple humilié, dispersé, morcelé 
de murs en prisons 
de mépris en barbelés 
un peuple sous le joug
maintenu à genoux par un poing très
puissant
mais pas un jour ne cessant 
de combattre pour se mettre debout
ah, peuple frère de France
la liberté que jamais je n’ai eue
je ne veux pas qu’on y touche chez toi
c’est pourquoi 
je partage ta souffrance
oui, ta douleur est la mienne
mien le sang répandu dans tes rues 
miennes tes larmes, tes bougies
miens tes crayons au ciel brandis 
et ces trois mots que tu affiches en
tout lieu
oui moi, l’enfant de trop de cercueils 
brûlant du même feu que Paris
je marche et j’écris sur mon
front :
JE SUIS CHARLIE.
Puis je lève les yeux et à la tête du deuil 
je vois mon bourreau
il a les mêmes mots, je crie
et mon cœur de battre s’arrête.
Ah, peuple frère de Paris
si je ne puis être Charlie,
qui était donc Charlie ?
 
 
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