En face du Saint Sauveur
-ce n’est pas une église
c’était le lieu de Clément -
en face du Saint Sauveur
il y a un banc,
deux clochards y boivent en
silence.
Sinon, aux alentours
tout est désert, la place est
vide
en ce matin du 8 mai
jour de la Victoire 
contre les nazis. 
J’y pense 
et mon sang 
ne fait qu’un tour.
Quelle farce odieuse 
ces défilés, ces drapeaux !
Mots creux, engagements
trahis
mémoire des martyrs souillée.
Clément est tombé il y a un
an
sous les coups fascistes,
il y a moins d’une semaine
à Odessa 
des dizaines de brûlés vifs 
et l’on ose parader
sur les Champs Elysées
alors que l’on protège 
les assassins nazis 
qu’on les appelle amis
qu’on se prépare à la guerre
à leurs côtés. En face du
Saint Sauveur
je pleure de rage
et de chagrin. Les deux
clodos
me regardent droit dans les
yeux. 
Il faudra peut-être
bientôt
reprendre le chemin de la
montagne.
 
 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire