Il neige
je suis cet enfant 
  qui s’abandonne au blancet crie
à son merveilleux silence.
Il neige
  comme au matin du mondel’âme en fête descend
se promener
nue sous son manteau.
Il neige
  comme autrefois au villagemais la veillée
au bon feu crépitant
depuis longtemps a disparu.
Il neige
  sur la grande ville à présentpetits flocons tout doux
se déposant
sur tant de vies brisées.
Il neige
  sur la soupe populaireet la longue rangée
de douleurs solitaires
pieds et mains gelés.
Il neige 
  sur les camions blancset rouges des secours
sur les trottoirs glissants
des foyers.
Il neige
  je suis cet enfantqui interroge le blanc
et crie
à son insupportable silence.
 
 
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