Il
était une fois un roi
un
Louis-Emmanuel Micron
ni duc
d’Orléans
ni Prince
de Bourbon
plutôt
genre Marquis
des
Cabinets Bercy
fourbe,
bellâtre, flou
et fort
imbu de soi
un
roitelet de quatre sous
en
somme
ou pour
tout dire
un
minuscule Sire.
Mais
pas trop con, le drille.
Du
coup pour se donner
un
air princier
une
vague idée de famille
façon
Juillet
Louis
s’en fut au Havre pêcher
Philippe,
le bien nommé.
Un
faux Marquis
flanqué
d’un faux Orléans, qui sait ?
Ca pouvait
même marcher.
Sauf
qu’il y avait un mais.
Gros
comme le trône ce mais.
Car à
l’époque la France
bien
que pourvue d’un roi
n’avait
toujours pas de trône :
la
République, quoi !
Où
pouvait-il alors
le roitelet
Micron
assoir
son joli cul ?
Comment
sans un vrai trône
jouer
les Grands Rois
dicter
longtemps sa loi
fonder
une dynastie
piquer
l’argenterie ?
C’est
du Pays des Bières
que
vint la solution.
Un
trône y vacillait
qu’un
dénommé Philippe
tenait
tant bien que mal.
Philippe ?
Bon sang !
Micron
en avait un !
Par des
fieffées techniques
au
cours d’une beuverie
on
échangea les deux
puis
on proclama Du Havre
Régent
de la Belgique.
La
suite, chacun connaît.
Les
gazetiers entonnèrent :
Paris
épouse Bruxelles !
La
destinée jumelle
des
deux Pays
dans
le Royaume réuni de France
et
de Belgique
fût saluée,
actée, fêtée
par
toutes les Bourses ravies.
Crève
la République
et Vive
le Roitelet
puisque
l’Argent y est !
Depuis
dans ce Royaume
les
pauvres ont disparu
on
se promène
dans
des habits somptueux
on
mène un train luxueux
on
vit jusqu’à mil ans
quant
au Roi Micron
il
est si juste et bon
que
tout le peuple est heureux.
Vous
ne me croyez pas ?
Que
voulez-vous, j’invente
c’est
ça, les contes de fées.