Trahir le rêve, c’est entendu
n’est que broutille pour vous,
n’est rien. Entre soupirs
et mots fuyants
plus de songes admis, la
réalité
n’est-ce pas ? Faut
gouverner.
Pauvres enfants gâtés,
pauvres ectoplasmes bouffis,
comment osez-vous ?
Ignorez-vous donc
que rêve et réalité n’ont
jamais
fait qu’un ?
En guise de réalité voyez
nos semelles
usées, les sandwichs avalés
dans les usines sans machines,
jours perdus à attendre,
dettes et angoisses
pilules et sommeils troublés ;
voyez les gosses
qui nous regardent
sans parler, les vieux
qui parlent
sans plus nous regarder.
Cependant par millions
le rêve d’une autre vie
nous tenait en vie ;
une fois brisé,
la réalité a fait de nous ses
débris.
Et maintenant ?